Avec la flambée des pellets, le poêle à granulés n’est peut-être plus une solution très économique. Mais il demeure une solution écologique, alternative aux énergies fossiles. Une étude de l’Ademe se penche sur les performances énergétiques réelles et les émissions de polluants atmosphériques. Et par rapport à ce qui est annoncé par les constructeurs, il y a parfois une différence.
On les présente souvent avec des hautes performances énergétiques et environnementales. Oui, si l’on s’en tient uniquement aux tests menés en laboratoire. Dans la vraie vie, l’Ademe a mené une campagne de mesures au sein de 20 foyers au cours des deux derniers hivers. Que des poêles récents (moins de cinq ans), uniquement des appareils labellisés Flamme Verte, et dotés d’une puissance de 7 kW à 9 kW.
Bonne nouvelle, les rendements sont un peu inférieurs à ceux annoncés par les catalogues des fabricants, mais ils restent plus que honorables, de l’ordre de 85% pour plus des deux tiers des appareils testés. Par contre en termes d’émissions, c’est un peu moins bon: “en moyenne, les niveaux d’émissions de particules solides sont supérieurs d’environ 30% à ceux communiqués par les constructeurs et mesurés dans le cadre d’essais normatifs en laboratoire”, observe l’Ademe. Quant au monoxyde de carbone (CO), on est carrément à +450% par rapport aux émissions communiquées par les constructeurs et mesurées dans le cadre d’essais normatifs.
Un tiers des poêles non dimensionnés correctement
Logique, le mode opératoire utilisé par l’Ademe n’est pas tout à fait le même que celui des fabricants. Dans son protocole, l’Agence s’est mise en conditions réelles intégrant les phases d’allumage, de mise en régime et d’extinction quand les mesures réalisées par les fabricants portent sur une phase de la combustion (après allumage et mise en régime). C’est une explication, mais elle n’est pas la seule.
D’un appareil à l’autre, l’Ademe évoque “des performances disparates”. “Ces résultats confirment donc le rôle important de l’installation, notamment du dimensionnement des poêles à granulés, du dimensionnement des conduits et des réglages effectués lors de leurs mises en service, sur le fonctionnement et les performances des appareils.” Ce n’est pas forcément l’appareil qui est en cause, c’est souvent son installation et son utilisation. Un tiers des poêles testés dans l’étude apparaissent ainsi surdimensionnés pour les besoins de chauffage. Résultats, ils fonctionnent à allure réduite, avec des performances plus faibles.
Gare cependant aux conclusions hâtives. Si les performances annoncées par les fabricants sont plus élevées que celles mesurées par l’Ademe, les performances intrinsèques des appareils restent élevées, mais à condition de l’installer et de l’utiliser correctement. L’étude montre que le fonctionnement est souvent perfectible sur les 20 sites mesurés. L’Agence adresse donc une série de recommandations à la fois aux installateurs et aux utilisateurs. Les premiers doivent par exemple veiller à bien dimensionner les conduits: un tirage trop faible se révèle aussi néfaste qu’un tirage trop important. Deuxième point de vigilance, la puissance de chauffe de l’appareil doit correspondre au besoin en chauffage afin d’éviter le recours à des allures trop faibles synonymes de performances dégradées. Côté utilisateurs, l’Ademe rappelle qu’ils doivent veiller à la qualité des granulés achetés, à leur stockage, mais aussi à l’entretien régulier de leur appareil pour garantir ses performances.
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