La photographie est précieuse, parce qu’elle guide les politiques publiques et permet de mesurer l’amélioration du parc de logements en France. Comme de coutume, l’Observatoire national de la rénovation énergétique (Onre) vient de publier sa photographie du parc de logements. Au 1er janvier 2024, la France comptait 500.000 passoires de moins qu’un an auparavant.
Oui, le DPE a aussi cette vocation : renseigner sur la performance énergétique à l’échelle nationale. 1,3 million de diagnostics réalisés entre octobre 2023 et mars 2024 ont ainsi été exploités par le Service des données et études statistiques (Sdes) du ministère de la Transition écologique avant d’être extrapolés à l’ensemble du parc.
Sur les 30,6 millions de résidences principales recensées en France, le nombre de passoires énergétiques est désormais estimé à environ 4,2 millions de logements (13,9 % du parc). C’est beaucoup, pourtant, leur nombre a fondu en l’espace d’un an : le ministère de la Transition écologique en comptait 4,8 millions début 2023. « Le nombre de passoires énergétiques est estimé en baisse d’environ 500.000 logements, dont 191.000 pour le seul parc locatif privé (31,4 % des passoires énergétiques au 1er janvier 2023 et 30,7 % au 1er janvier 2024). »
La baisse est d’autant plus prononcée si on ajoute les logements vacants et les résidences secondaires. Au total, le parc français compte alors 37 millions de logements avec 5,8 millions (15,6 % du parc) de passoires contre 6,6 millions (17,8 %) en 2023.
Un effet plus marqué avec la réforme du DPE
Un demi-million de passoires énergétiques en moins en l’espace d’un an dans les résidences principales, on est tenté d’y voir les effets de la rénovation énergétique. D’autant que les chiffres portent sur l’année 2023, année où la méthode de calcul du DPE n’a pas connu d’évolution substantielle.
« Cette estimation n’intègre pas la modification des seuils des étiquettes DPE pour les logements de petites surfaces, entrée en vigueur le 1er juillet 2024 », précise l’Onre. En tenant compte de cette réforme environ 120.000 logements supplémentaires devraient également sortir de la zone rouge. « Le nombre de passoires énergétiques de ce parc serait ainsi de 4,1 millions (13,5 % du parc de résidences principales). »
Au lendemain de la réforme du DPE de 2021, le parc comptait 5,2 millions de passoires thermiques selon les estimations officielles. Si le nombre de ces logements a considérablement baissé en l’espace de deux ans, il en reste beaucoup cependant alors qu’au 1er janvier tous les logements en G sont censés ne plus répondre au critère de décence énergétique.
Encore beaucoup trop de F et G
Dans le détail, 5,7% du parc conserve une étiquette G, et 8,1% une étiquette F au 1er janvier 2024. « Parmi les logements classés G, la part des logements très énergivores (consommation conventionnelle en énergie finale supérieure à 450 kWh/m²) diminue légèrement, passant de 1,7 % à 1,5 %, soit une baisse de 33.000 logements. »
Tous ces logements ne sont toutefois pas ciblés par les obligations de décence énergétique qui ne s’appliquent aujourd’hui qu’au parc locatif. L’Onre identifie ainsi 350.000 passoires dans le parc social et 1,3 million dans le parc locatif privé, avec respectivement 25.000 et 119.000 logements en G+. Au total, c’est encore environs 500.000 logements en G pour lesquels la décence énergétique est censée s’appliquer au 1er janvier 2025 et pour lesquels une rénovation s’impose.
La nouvelle étude, comme les précédentes, montre toutefois de sérieux freins à cette rénovation dans le parc locatif privé. « Les passoires du parc locatif privé appartiennent à des propriétaires plutôt âgés et aux revenus modestes », remarque l’Onre. Près de 20% des passoires appartiennent en effet à des propriétaires de plus de 80 ans, privés d’un accès au crédit.
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