Après le fioul, le gaz est-il aussi menacé ? (Avec Emmanuel Bavoux, GRDF)

Quel avenir pour le gaz ? Puisque le fuel semble condamné, cette autre énergie fossile va-t-elle suivre le même chemin ? Non, assure Emmanuel Bavoux, responsable du pôle marchés GRDF. Avec le gaz vert, la France qui importe la quasi-totalité de son gaz, pourra gagner son indépendance énergétique. Après le fioul, le gaz est-il aussi condamné ?

« Il faut distinguer deux cas de figure. D’abord dans le logement neuf pour lequel la réglementation environnementale RE2020 est entrée en vigueur au 1er janvier. En maison individuelle ou en collectif, le gaz reste toujours autorisé. Pour ce qui est de la rénovation, un récent décret exige une performance environnementale minimale pour limiter les émissions de gaz à effet de serre. Ce texte concerne les chaudières fioul et charbon, mais les chaudières gaz passent allègrement sous le seuil des 300 gCO2eq/KWh. Il n’y a donc aucun problème en rénovation et d’ailleurs les pouvoirs publics continuent d’encourager ces solutions. »

Y compris pour les 3 millions de ménages qui se chauffent encore au fioul en France ?

« Quand le gaz de réseau est disponible, une solution reste de convertir son installation et de passer au gaz. On va améliorer immédiatement l’étiquette énergie d’une ou deux classes et cela va permettre de sortir le logement de sa catégorie de « passoire énergétique ».

Quelle réponse la filière gaz apporte au besoin de transition énergétique ?

« L’ensemble des acteurs du bâtiment doit agir pour réduire les consommations énergétiques et les émissionde GES. C’est ce que nous faisons dans la filière gaz avec des équipements de plus en plus performants. J’en citerai un en train de se développer : la PAC hybride permet notamment lorsqu’on passe du fioul au gaz, de réduire sa facture dans des proportions de l’ordre de 40 %. Dans un avenir relativement proche, entermes de verdissement des énergies, nous avons aussi le biométhane, produit à partir des déchets agricoles et ménagers. Ce gaz est déjà une réalité puisque plus de 300 sites en France l’injectent dans les réseaux de distribution de GRDF. »

Avec ce biométhane, la France peut-elle espérer se dispenser d’importer du gaz depuis la Russie ou ailleurs ?
« Le premier importateur pour la France est la Norvège, la Russie est le premier importateur au niveau de l’Europe. Il existe souvent un amalgame entre les deux. Mais l’idée est bien de devenir indépendant à terme. L’ensemble des acteurs de la filière gaz, de même que l’Ademe, s’accordent à dire qu’il existe un gisement suffisamment important pour produire du gaz vert et devenir indépendant à horizon de la transition énergétique, c’est-à-dire 2050. Le virage est pris. GRDF oriente toutes ses ressources humaines vers la transformation de ses réseaux afin de pouvoir injecter du gaz vert, donc du gaz de France. »

Bonne écoute

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