Les bâtiments de l’État invités à réduire leur consommation de gaz

Un petit degré en moins, mais de grosses économies à la clé. Pour enrayer la flambée de la facture de gaz, le Premier ministre avait annoncé mi-marsun plan de réduction de la consommation” dans le gigantesque parc immobilier de l’État. Une circulaire publiée mi-avril en dit davantage sur les différentes mesures.

Cela pourrait ressembler à des économies de bouts de chandelles, mais un degré de moins équivaut à une diminution moyenne de 8% de la consommation de gaz, rappelle la circulaire signée du Premier ministre. Matignon impose donc de nouvelles prescriptions aux bâtiments de l’État avec “une consigne de chauffe à 19° pour les locaux à usage d’habitation, d’enseignement, de bureaux ou recevant du public”. 19°C, c’est justement la température préconisée par l’Ademe depuis de nombreuses années.

D’autres recommandations en matière de température sont également formulées pour les périodes d’inoccupation: baisser d’au moins 2°C, en cas d’inoccupation quotidienne nocturne; pas plus de 16°C pour une inoccupation de 24h à 48h; 8°C maximum en cas d’inoccupation au-delà de 48h. Ces consignes valent pour le chauffage, mais aussi pour la climatisation. En métropole comme en Outremer, prière désormais de ne déclencher la climatisation “que si la température des locaux dépasse 26°C”.

L’État veut être exemplaire

Bout à bout, ces consignes doivent représenter de substantielles économies à l’échelle du parc de l’État avec ses presque 200.000 bâtiments et ses 99 millions de m². Car même si le gaz n’est pas la seule énergie de chauffage, il pèse tout de même “environ 40% de la consommation totale en énergie du parc immobilier de l’État et de ses opérateurs”, rappelle la circulaire.

D’autres mesures sont également prévues. Matignon enjoint ainsi les ministères et les préfets à se montrer ambitieux pour boucler un maximum de projets de rénovation d’ici l’hiver prochain. “Au-delà de ces dispositions de sobriété, l’achèvement rapide des travaux déjà engagés permettant de réduire les consommations de gaz, ou plus largement d’énergies fossiles, est crucial.”

Pour veiller à la bonne application de la circulaire, ministres et préfets pourront notamment s’appuyer sur des correspondants “services publics écoresponsables” et des référents énergie présents dans les ministères ou les régions, pour s’assurer du respect des consignes et éviter des actions de contournement, par exemple avec l’installation de chauffages d’appoint.

Si les services et les bâtiments de l’État sont dans le collimateur, les préfets devront aussi jouer les évangélisateurs et prêcher la verte parole dans leur département. “L’État se doit d’être exemplaire”, avait déclaré Jean Castex, mi-avril. La circulaire demande ainsi aux préfets d’inciter les collectivités territoriales et les acteurs économiques à suivre le bon exemple au niveau local.

Circulaire n° 6343-SG du 13 avril 2022 relative à l’ajustement des conditions de chauffage des bâtiments de l’État, de ses opérateurs et accompagnement des projets en cours permettant des réductions de consommation de gaz.

1 Commentaire

  1. Bonjour,

    Merci pour votre article.
    le titre de la circulaire est indéniablement malheureux : « circulaire relative à l’ajustement des conditions de chauffage des bâtiments de l’État, de ses opérateurs et accompagnement des projets en cours permettant des réductions de consommation de gaz » : un profane croit donc que sa portée est plutôt limitée.
    En réalité, en notes de bas de page, elle rappelle que le code de l’énergie s’applique à tous les bâtiments, publics et privés, et aux particuliers, et que toutes les énergies fossiles sont concernées. Selon le code de l’énergie, la température de chauffage ne doit plus nulle part dépasser 19° l’hiver prochain et, cet été, la climatisation des locaux ne peut être mise en marche que si la température des locaux dépasse 26°C.

    Bien à vous

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