Face à la flambée des énergies, le gouvernement revoit les contours de MaPrimeRénov’

La guerre en Ukraine renforce la nécessité d’accélérer la rénovation énergétique pour se dispenser des énergies fossiles qui proviennent de Russie. Dans son plan de résilience annoncé mercredi 16 mars, le Premier ministre, évoque notamment des contours redessinés pour MaPrimeRénov’.

Pour amortir la flambée des prix de l’énergie, le gouvernement a décidé de renforcer le dispositif MaPrimeRénov’. L’objectif? Inciter un peu plus encore les Français à choisir des solutions de chauffage qui délaissent les énergies fossiles.

Le gaz sur la sellette

Le fioul était déjà condamné, le gaz devient aussi indésirable. Le Premier ministre veut “accélérer la sortie des énergies fossiles” en incitant les ménages les plus modestes à remplacer leur chaudière gaz par une pompe à chaleur (y compris hybride) ou une chaudière biomasse. “Ainsi à partir du 15 avril prochain et jusqu’à la fin de l’année 2022, l’aide MaPrimeRénov’ accordée pour l’installation d’un système de chauffage vertueux qui permet de sortir du gaz ou du fioul sera accrue de 1.000 euros”, annonce le gouvernement.

Les Français pourront donc obtenir jusqu’à 9.000 euros pour le remplacement de leur chaudière au gaz au profit d’une pompe à chaleur, contre 8.000 euros actuellement. Autre annonce du gouvernement, pour doper la rénovation énergétique, “une campagne de communication de grande ampleur ciblée sur les économies d’énergie et la rénovation thermique” sera également lancée “avant l’hiver prochain”.

L’État baisse le chauffage

Le gouvernement plaide pour des équipements plus performants, mais aussi pour une meilleure maîtrise des consommations énergétiques. On ne parle pas (encore) de sobriété énergétique, mais c’est bien de cela qu’il s’agit. “L’État se doit d’être exemplaire”, le gouvernement évoque “un plan de réduction de la consommation dans les bâtiments de l’État, notamment par la baisse de la température de chauffe de 1° C”. Une circulaire devrait ainsi être signée dès les prochains jours. Un degré de moins peut sembler dérisoire, mais selon l’Ademe, cela permet d’économiser entre 5 et 10% sur la facture énergétique.

“L’État investira également 50 millions d’euros dans des opérations à gains énergétiques rapides permettant de réduire d’ici la fin de l’année la consommation énergétique de son parc immobilier et de celui de ses opérateurs, et en particulier sa consommation de gaz.”

La France vers la décarbonation

En parallèle des annonces, le gouvernement se positionne et annonce qu’un appel à projets, France 2030, sera lancé pour accélérer la décarbonation de l’industrie française. Les entreprises les plus dépendantes des hydrocarbures seront particulièrement ciblées. Le plan de sortie des hydrocarbures pour les bâtiments de l’Etat sera accéléré. Jean Castex précise que la France doit « sortir intégralement du gaz et du pétrole russe d’ici à 2027 ».

MAJ du 18/03: Rétropédalage du ministère de la Transition écologique qui avait annoncé que les chaudières gaz seraient exclues de MaPrimeRénov’ dès avril. La filière bâtiment a aussitôt réagi, et par communiqué, le gouvernement annonce un sursis pour le gaz: “les demandes d’aides MaPrimeRenov’ pour l’installation d’une chaudière au gaz ne pourront plus être déposées à compter du 1er janvier 2023, un délai qui permet aux ménages et aux entreprises de s’adapter”.