Audit énergétique, plusieurs fédérations réclament un nouveau report jusque 2023

Surtout ne pas reproduire avec l’audit l’erreur du nouveau DPE, en lançant une prestation qui n’est pas suffisamment prête. L’audit énergétique avait déjà été reporté au 1er septembre, mais le délai risque encore de faire court. Plusieurs fédérations du diagnostic immobilier réclament donc un report supplémentaire, jusque 2023. Le temps que tout le monde puisse se former et que le dispositif se mette en place correctement. Sans précipitation.

Les textes qui encadrent l’audit énergétique circulent, mais ne sont toujours pas publiés, la période probatoire prévue pour les diagnostiqueurs certifiés qui se lancent sur ce marché reste floue, les logiciels ne sont pas prêts, le contenu de la formation pour les diagnostiqueurs manque de précision… La Chambre des diagnostiqueurs de la Fnaim estime que le dispositif n’est pas prêt. La fédération s’en est ouverte auprès d’Emmanuelle Wargon, la ministre chargée du Logement, le 11 mars.

“Il nous parait très ambitieux de former, dans de bonnes conditions, un nombre suffisant de professionnels qualifiés pour répondre à la demande tout en développant les logiciels nécessaires à l’audit énergétique, sans compter la période de rodage impérative et le retour d’expérience permettant d’améliorer le dispositif“, explique la CDI Fnaim dans un communiqué daté du 15 mars. La fédération réclame donc un report au 1er janvier 2023: “En effet, face aux inquiétudes du secteur, faisant notamment suite à la difficile entrée en vigueur du nouveau DPE, nous jugeons primordial de reporter l’application de la mesure pour laisser le temps nécessaire à la filière pour se préparer et de garantir la qualité de la réalisation des audits énergétiques.”

Quelques jours auparavant, la jeune fédération Sidiane s’était aussi fendue d’une lettre adressée à la ministre pour demander un “calendrier crédible” pour la mise en œuvre de l’audit énergétique. Sortir les textes, préparer la V1 des logiciels, former les premiers diagnostiqueurs, réaliser les premiers audits énergétiques réglementaires en période de vacances scolaires… Le calendrier apparaît décidément trop court. “Ce planning beaucoup trop serré ne peut que nous remémorer celui du DPE qui a amené un déploiement plus que chaotique et préjudiciable au citoyen, à l’administration et à tous les acteurs de l’immobilier. Avec un risque d’opinion élevé et croissant depuis que la presse et les médias se font de plus en plus l’écho des difficultés actuelles. En conséquence, nous vous demandons avec insistance de décaler (certes une nouvelle fois) l’obligation de l’audit énergétique au 1er janvier 2023, qui est une date déjà très engageante pour tous mais tenable et crédible.”

Initialement annoncé pour le 1er janvier 2022, cet audit obligatoire pour les passoires F et G proposées à la vente, avait été repoussé de huit mois en décembre. Ce report du ministère faisait ainsi suite à une volonté exprimée par le CSCEE (Conseil supérieure de la construction et de l’efficacité énergétique) dans un avis rendu à l’automne 2021. Face au manque de préparation, l’organe consultatif demandait alors un report d’un an, au 1er janvier 2023.