Lancée en 2017 en opposition à la “certification à répétition”, l’association Les Diagnostiqueurs indépendants se met en pause. Officiellement, ce n’est pas une fin d’activité, son président parle plutôt d’une mise en “sommeil”, motivée par un manque de bénévoles et des adhésions insuffisantes.
Au commencement, il y avait une opposition farouche à la certification. Frédéric Mirabel-Chambaud, président de l’association, s’en souvient fort bien, c’était en 2016, la deuxième recertification pointait le bout de son nez, et bon nombre de diagnostiqueurs dénonçaient ce système jugé inique. Le mouvement s’est transformé en une association, Les Diagnostiqueurs indépendants, et si la certification du diagnostic immobilier reste toujours dans son collimateur, d’autres chevaux de bataille sont rapidement venus s’ajouter: entre la réforme du DPE, audit énergétique, et on en passe.
Car l’actualité du diagnostic apparaît de plus en plus chargée au fil des années. Trop peut-être. À tel point que les bénévoles de l’association ne savent plus où donner de la tête: entre les réunions avec les éditeurs de logiciels, les visios avec les ministères, l’accompagnement des adhérents, etc. La décision a été prise, l’association se met donc en sommeil. “Soit on fait le boulot correctement, soit on ne le fait pas”, justifie Frédéric Mirabel-Chambaud. “Aujourd’hui, nous n’avons plus suffisamment de bénévoles pour mener à bien toutes nos missions. Du coup nous préférons mettre l’association en sommeil.” Officiellement, l’association continue d’exister, notamment en raison des recours lancés devant le Conseil d’État à l’encontre de la certification, mais elle ne prend plus d’adhésions. “On ne va pas engranger des cotisations et faire le travail à moitié.”
Cette décision illustre les difficultés des organisations professionnelles à fédérer la profession depuis 20 ans, malgré de nombreuses tentatives. En 2021-2022, on aura ainsi vu deux nouvelles fédérations émerger (Sidiane et Fed-Experts) s’ajouter aux trois existantes (CDI Fnaim, Fidi et LDI justement), afin de représenter les diagnostiqueurs. Reconnaissons que pour une profession qui compte (seulement) 11.000 opérateurs certifiés, ça fait un peu beaucoup. Et aussi désordre, à l’heure où face aux enjeux de rénovation énergétique, le diagnostic immobilier a un cruel besoin de se structurer.
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