Le ministère de la Transition écologique publie un bilan des travaux de rénovation de ces cinq dernières années, réalisé par l’Onre (Observatoire national de la rénovation énergétique). Un état des lieux qui permet de se donner une idée des progrès réalisés au cours des dernières années, mais aussi de ce qu’il reste à entreprendre.
Plus d’aides = plus de travaux
Ces dernières années, on observe une massification des travaux de rénovation énergétique, peut-être la conséquence des aides de l’État. En 2019, c’est 2,4 millions de logements qui ont bénéficié d’au moins une aide à la rénovation énergétique.
Avec MaPrimeRénov’, dès sa première année, en 2020, c’est 75.200 dossiers qui ont fait l’objet d’une demande de financement. Les économies d’énergie associées à ces travaux sont estimées à 0,5 TWh/an.
Le programme « Habiter mieux Agilité » est entré en vigueur en 2019. A la différence d’« Habiter Mieux Sérénité », il permet aux ménages modestes ou très modestes de bénéficier d’une rénovation plus équitable. Selon le rapport, 8.871 logements ont perçu cette aide en 2018 et 68.372 logements en 2019. Les économies d’énergie sont estimées à 0,08 TWh/an en 2018 et à 0,63 TWh/an en 2019. Le gain moyen du dispositif est en moyenne de 9,1 MWh/an par logement aidé.
En 2019, l’éco-prêt à taux zéro, a lui permis au particulier d’économiser 0,26 TWh/an pour des travaux qui concernent environ 35.600 logements. Une augmentation par rapport aux années précédentes. Entre 2016 et 2018, le nombre de logements concernés alternait entre 19.000 et 24.000. Pour les économies d’énergie, on compte entre 0,14 (en 2018) et 0,17 TWh/an (en 2016).
Les certificats d’économies d’énergie (CEE) ont explosé entre 2016 et 2019. Le nombre de logements bénéficiaires a ainsi été multiplié par 2,5, passant de 717.000 en 2016 à près de 1,8 million en 2019. La part des logements bénéficiant de CEE parmi les logements aidés a progressé, passant de 41 % à 74 %.
Des chiffres à la hausse, mais à quel prix ?
Les ouvertures (portes, fenêtres…) sont les principaux chantiers de rénovation enregistrés entre 2016 et 2019. Suivies par la toiture, le chauffage et en tout dernier par le plancher.
Les chantiers ne riment pas toujours pas avec efficacité. Des limites misent en exergue par l’enquête Tremi (2020), qui s’est basée sur 2,3 millions de rénovations de maisons individuelles. Quand on s’engage dans un projet de cette envergure, il faut prendre en considération le coût et le temps.
En 2019, 27,8 milliards d’euros ont été dépensés pour des travaux de rénovation dans les maisons individuelles. Toujours selon l’étude, en 2019, il fallait compter 5.550 euros, en moyenne pour réaliser des travaux. Les coûts des travaux pour les toitures avoisinaient les 15.000 euros. Malgré les aides, les coûts peuvent rester conséquents, encore faut-il savoir comment s’y prendre.
La plupart des travaux ont été effectués par des professionnels (71% des rénovations ont été réalisées uniquement par des professionnels), néanmoins certains travaux sont réalisés directement par les particuliers.
Ces ménages se déclarent globalement satisfaits des artisans ou des entreprises ayant réalisé des travaux dans leurs logements. 70% des ménages ayant réalisé des travaux déclarent une amélioration du confort thermique de leur logement, c’est même le cas de 84 % des ménages ayant réalisé des travaux permettant un saut d’au moins deux classes énergétiques.
Des effets bénéfiques mais pas encore suffisants si on en croit les chiffres du ministère. Dans les années à venir, 10% des personnes interrogés ont déjà planifié des travaux de rénovation énergétique.
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