De plus en plus de passoires énergétiques en vente? Oui, assurent SeLoger et MeilleursAgents qui ont comptabilisé en 2021, 12,9% des biens étiquetés F ou G sur leurs sites. Mais tous les départements ne seraient pas logés à la même enseigne: une récente étude met en évidence un grand écart entre des territoires qui comptent une flopée des passoires et d’autres qui sont épargnés ou presque.
Forcément, il est plus facile de se chauffer quand on habite Bandol plutôt qu’à Saint-Michel-de-Chaillol. D’ailleurs parmi les territoires les mieux lotis, qui comptent le moins de passoires thermiques, comme par hasard, on retrouve des départements du sud: Haute-Garonne, Var, Gard, et Aude sont nos grands champions. Seulement 3 à 4% de passoires énergétiques, chez eux.
A l’inverse, lorsqu’on prend de l’altitude, la proportion de passoires thermiques a tendance à s’envoler: jusqu’à 38% des appartements des Hautes-Alpes apparaissent classés en F ou G dans les petites annonces immobilières de 2021; 36% des appartements et 30% des maisons en Lozère, 35% des maisons en Creuse…
“Les logements classés F ou G sont très largement surreprésentés dans les départements montagneux (Hautes-Alpes, Cantal, etc.), explique l’étude SeLoger/MeilleursAgents. À l’inverse, il est intéressant de relever que les rangs des passoires énergétiques sont, en moyenne, plus clairsemés sur le littoral. Cette dichotomie pourrait, notamment, s’expliquer par des besoins en chauffage plus importants en montagne que dans les départements côtiers.“
Le climat n’explique pas tout
On le sait, la zone climatique comme l’altitude ont une sacrée influence dans le mode de calcul du DPE et sa note finale. Pour les logements situés en zones H1b, H1c, H2d et à plus de 800 mètres d’altitude, les classes E, F et G sont modifiées. Le climat ou l’altitude n’expliquent pas tout cependant. La typologie de l’habitat, le mode chauffage, sa surface ou son année de construction apparaissent aussi essentiels pour déterminer la note du DPE. Plus la surface est réduite, plus il est difficile d’obtenir une étiquette vertueuse.
À Paris, avec un parc immobilier ancien -sept logements sur dix ont été construits avant 1945- et des surfaces souvent modestes, SeLoger/MeilleursAgents remarque que les passoires énergétiques mises en vente en 2021 représentent quasiment un bien sur 5 (19,7%); sept points de plus que dans le reste de l’Hexagone. Cela semble beaucoup, mais la proportion de logements énergivores en Ile-de-France apparaît parfois plus importante encore selon d’autres observateurs. En début d’année, les Notaires du Grand Paris estimaient que plus d’un tiers de l’habitat francilien se trouvait classé en F et G.
Avec les futures échéances qui pèsent sur les passoires thermiques, ces différentes études montrent combien les enjeux de la rénovation énergétique, ne seront pas du tout les mêmes d’une région à l’autre. Rénover 3% ou 30% de son parc, ce n’est pas vraiment la même chose. Pour respecter le calendrier, certains territoires auront donc à fournir davantage d’efforts, et les mesures de la loi Climat et résilience risquent de ne pas du tout avoir le même effet sur le marché immobilier.
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