20 ans après AZF, la culture du risque reste insuffisante

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Oui, des gros progrès ont été effectués depuis l’explosion d’AZF à Toulouse, le 21 septembre 2001, mais du chemin reste encore à parcourir. L’association Amaris, association nationale des collectivités pour la maîtrise des risques technologiques majeurs, profite de ce funeste anniversaire pour alerter le gouvernement. Car le sujet est loin d’être clos, la prévention du risque industriel réclame encore des efforts.

Bien sûr, les risques ont été réduits à la source avec la loi Risques de 2003. L’urbanisation est aussi mieux maîtrisée grâce aux Plans de prévention des risques technologiques (PPRT) nés du texte. Et finalement, 18 ans après la promulgation de la loi, on pourrait se dire qu’on touche (enfin) au but puisque seuls quatre PPRT sur 389 restent à approuver sur l’ensemble du territoire. Mais l’association Amaris déplore encore de sérieux points de blocage.

Le sujet de la prévention et de la gestion des risques n’est traité que d’un point de vue technique, et fait complètement l’impasse sur la relation avec les riverains, pourtant essentielle“, explique l’association. Mauvaise communication, mauvaise information des riverains, la culture des risques demeure insuffisante. Cette lacune fait justement écho à un rapport confié à la ministre de la Transition écologique, fin juin, qui lui aussi évoquait des améliorations dans l’information du grand public.

L’état des risques ne remplit pas ses objectifs

Cette mission sur “la transparence, l’information et la participation de tous à la gestion des risques majeurs, technologiques ou naturels” estime notamment que l’état des risques, justement né en réponse à la catastrophe AZF, “ne remplit pas ses objectifs d’information et de prévention“. Extrait du rapport:

Dans le cas d’une vente, il intervient trop tard, c’est-à-dire généralement au moment de la signature de la promesse de vente. Il ne permet donc pas à l’acquéreur de prendre sa décision d’achat en toute connaissance de cause. Dans le cas d’une location, cette obligation d’état des risques, est peu respectée, notamment lorsque le bail est signé entre deux particuliers, sans l’intervention d’une agence immobilière.”

Mission sur la transparence, l’information et la participation de tous à la gestion des risques majeurs, technologiques ou naturels, juin 2021.

Conclusion de cette mission, “les dispositifs réglementaires sont encore peu ou mal connus de la population et qu’ils n’offrent qu’une perception partielle des risques qu’elle encourt“.

Améliorer l’information du public

L’information et la sensibilisation du grand public figurent ainsi parmi les priorités. Parmi la douzaine de recommandations formulées par la mission, la moitié sont ainsi purement dédiées à améliorer les dispositifs existant ou à en créer de nouveaux.

La mission recommande, par exemple, d’instaurer un “évènement national annuel, fédérateur et mobilisateur“, de créer des mobiles de sensibilisation pour aller à la rencontre des habitants, ou d’encourager la prévention du risque dès l’école primaire, avec un “kit pédagogique” accessible à tous. Le développement du site georisques.gouv.fr figure aussi au rang des actions, afin d’en “faire le site de référence de la culture du risque“. Car si la connaissance de l’environnement technologique et même naturel s’est nettement améliorée depuis 20 ans, il reste désormais à veiller à sa transmission.

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