Non, les agents immobiliers ne sont pas opposés à la rénovation. Seulement, ils réclament davantage de réalisme, davantage de moyens. L’influent ancien patron d’Orpi, Bernard Cadeau remet les pendules à l’heure.
Le gouvernement se targue de réaliser aujourd’hui 700.000 rénovations par an. Le rythme est bon, continuons et dans cinq ans, toutes les passoires thermiques auront disparu dans l’hexagone… Non, le rythme n’est pas bon, explique Bernard Cadeau. « Selon les estimations nous sommes entre 6 à 8 millions de passoires thermiques. » 700.000 rénovations qui se résument souvent au changement d’une chaudière, « c’est mieux que rien, mais on est loin de l’objectif global ».
Pour se faire une idée, « le ticket moyen pour MaPrimeRénov’ se situe aux alentours de 5.000 euros, quand le coût de la rénovation est estimé entre 40.000 et 50.000 euros par logement. » Moralité, si le gouvernement veut réellement approcher des 700.000 rénovations, il faudra mettre les moyens.
Justement, dans le monde immobilier on a aussi quelques idées. Bernard Cadeau propose ainsi « une sorte de viager hypothécaire ». Pour faire simple, la collectivité publique prendrait en charge « ce fameux reste à charge » qui freine encore les ménages. De quoi doper la rénovation, avec en contrepartie, la collectivité qui récupérerait son investissement au moment de la mutation. « Combien cela coûte de ne pas réaliser la rénovation énergétique ? » Dans le débat sur le pouvoir d’achat, la rénovation énergétique prend toute sa place.
Hélas, le logement reste un sujet technique pour les gouvernements quand il s’agit d’un sujet sociétal. En témoigne l’absence de ce thème tout au long de la campagne présidentielle, ou même l’absence d’un grand ministère dédié au logement.
Bonne écoute !
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