Cuisine au gaz et qualité de l’air ne font pas bon ménage

Même une gazinière qui fonctionne correctement n’est pas sans risque pour la santé des occupants d’un logement. Une récente étude montre que l’utilisation du gaz participe pour beaucoup à la détérioration de la qualité d’air de l’intérieur avec un risque accru de développer une pathologie.

Les fameux petits plats faits maison ne sont pas forcément bons pour la santé. En particulier lorsqu’ils sont concoctés avec un four ou des brûleurs fonctionnant au gaz. L’association Respire et l’ONG Clasp ont mené l’enquête dans 35 foyers français et plusieurs centaines d’autres dans six pays européens, « où une grande partie de la population cuisine au gaz ».

Résultats des courses, une bonne partie de ces logements auscultés apparaît victime de pics de pollution. « En moyenne, les limites journalières de l’OMS (Organisation mondiale de la santé) ont été dépassées durant 3 des 13 jours de test », relève Respire. En cause ? Le dioxyde d’azote (NO2), gaz émis lors de la cuisson. Plus de la moitié des foyers français (53%) utilisant le gaz dans la cuisson, dépasse le seuil journalier recommandé par l’OMS. Et plus d’un quart (29%) de ces mêmes logements ne respecte pas la valeur limite, par heure, imposée par l’Union Européenne pour la qualité de l’air extérieur.

« Les niveaux de concentration en dioxyde d’azote se sont avérés être près de deux fois plus élevés dans les foyers recourant à des appareils de cuisson au gaz, que dans ceux disposant d’appareils de cuisson électrique », poursuit l’association. Et cela vaut également pour les biens équipés d’une hotte ou avec évacuation vers l’extérieur : « les cuisines conservent une grande partie de la pollution ». « La ventilation est souvent présentée comme la solution ultime à la pollution intérieure au gaz, alors qu’elle n’est toujours pas suffisante pour contrer cette problématique. »

150.000 enfants touchés par l’asthme

Les conséquences de cette concentration élevée en dioxyde d’azote sont pourtant loin d’être anodines, avec une inflammation des voies respiratoires qui se traduit par une toux, des sifflements, une réduction de la fonction pulmonaire et une augmentation des crises d’asthme, en particulier chez les plus jeunes. En France, où près d’un tiers des foyers cuisinent au gaz, quelque 150.000 enfants éprouveraient des symptômes d’asthme directement en lien avec la cuisson au gaz, selon une précédente étude de janvier 2023.

L’association Respire n’est pas vraiment surprise par les résultats. « Cette étude s’ajoute à la littérature scientifique existante concernant les risques pour la santé de la cuisson au gaz », précise-t-elle. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les enfants vivant dans des foyers équipés de cuisinières à gaz ont 20% plus de « chances » d’être victimes de maladies respiratoires. « On ne peut plus fermer les yeux sur les risques liés à la cuisson au gaz, réagit Tony Renucci, directeur général de Respire. C’est un sujet de santé publique qui doit être pris à bras le corps par les politiques français. Pour protéger les Français et particulièrement les enfants, il faut les encourager et les accompagner vers l’électrification ! »

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