Bonjour, moi c’est Carinne, 46 ans. Avec ma petite famille, on a eu la chance de devenir propriétaires… Je dis la chance, je ne savais pas que devenir propriétaires serait le parcours du combattant. Un jour, un diag, une rénovation, des travaux, je n’y connais absolument rien ! Je vais essayer de vous raconter mes mésaventures.
Dans les épisodes précédents Carine souhaitait vendre sa maison, dans laquelle elle et son mari ont élevé leurs enfants. Mais lorsque l’heure du DPE est venue, son diagnostiqueur et ami Jean-Philippe classe sa maison en « F ». D’abord désemparée, Carine veut désormais améliorer la performance énergétique de sa chère maison… Elle s’est renseignée sur internet pour connaître les primes auxquelles elle pouvait prétendre…
Mardi. Je suis tranquillement en train d’écouter le podcast sur un sujet horrible, l’amiante. J’entends pour la première fois de ma vie, Annie Thébaud-Mony une pointure sur la question. Elle arrive à me faire sourire. Une sacrée femme avec un caractère, imaginez, elle a dit non à la Légion d’honneur !
J’aime avoir ce petit de temps de calme pour moi. Mon téléphone sonne. Je réponds.
- Bonjour. Madame Carine INFODIAG ? (bah oui, je n’ai pas mis mon vrai nom dans les formulaires laissés sur internet)
- Oui, bonjour, vous êtes ?
- La société X, vous avez rempli un formulaire pour obtenir une aide au sujet de votre rénovation.
- Euh oui.
- Eh bien pour un abonnement de 22 euros par mois, nous nous chargeons de faire le formulaire pour vous et de vous mettre en relation avec une liste d’artisans pour effectuer vos travaux.
- Euh, mais c’est une aide gratuite non ?
- Oui, évidemment, Madame, mais nous sommes là pour vous faciliter les démarches.
- Non, merci, je ne veux pas payer pour un droit ! Je raccroche.
Je me ressers un petit thé, je relance mon podcast préféré. Le diagnostic immobilier est décidément un sujet qui me passionne de plus en plus. Au départ, je n’y comprenais rien, et j’avais vu ça comme un machin administratif un peu lourdingue. Pas le choix, c’est obligatoire. Je m’intéresse et je vois Jean-Philippe débordé, mais passionné par son travail.
Mon téléphone sonne. Je réponds.
- Bonjour, Carine quel plaisir de vous avoir au téléphone, nous sommes ravis de partager avec vous notre expérience autour de l’accompagnement pour votre rénovation.
- Vous êtes ?
- La société qui va vous aider à obtenir une aide pour vous aider à la rénovation de votre maison.
- C’est gentil, comment ça se passe ?
- C’est très simple, il vous suffit de souscrire…
- Ah non, ça suffit maintenant. Je raccroche !
Mon téléphone sonne. Je réponds.
« Madame Infodiag, nous avons le plaisir. » Je raccroche. Mon téléphone sonne. Je re-raccroche. Mon téléphone sonne. Ce cirque dure toute la matinée. Bonjour, c’est la société française de… Bonjour, nous intervenons pour le compte du gouvernement… Bonjour, nous sommes l’institut français… Bonjour, vous avez entendu parler des aides gouvernementales…
Je vis un véritable cauchemar. J’ai l’impression d’être harcelée. Mon téléphone n’arrête pas de sauter sur ma table. J’ai coupé la sonnerie, mais avec la vibration, c’est pire. Il est comme possédé habité. Laissez-moi tranquille !!!!!!
Je décide de bloquer tous les numéros un peu bizarres commençant souvent par 0.800. Quelle idée d’avoir laissé mes coordonnées sur internet ! La rénovation est devenue un vrai Eldorado pour des sociétés décidément peu scrupuleuses. Elles profitent de l’ignorance dans laquelle, nous les propriétaires, sommes plongés pour nous vendre un tas de prestations. Certains jouant même d’un pseudo proximité avec des organes officiels du style Ademe. Je sens une colère froide qui monte en moi.
Rénover, c’est utile pour notre planète. Mais cette vertueuse rénovation énergétique de nos logements est aussi devenue un moyen de tromper le particulier. Je viens de m’en rendre compte à mes dépens.
Depuis le début de cette mésaventure, je subis. Je subis ma mauvaise note. Je subis mon ignorance sur le sujet. Je subis la complication des possibilités d’aides. Je subis le manque de temps de mon diagnostiqueur qui est absolument débordé.
La journaliste du podcast a dit qu’il manque 1.200 diagnostiqueurs par an en France. C’est un chiffre impressionnant quand on connaît nos difficultés du quotidien autour des nouvelles réglementations pour protéger notre bien. J’ai lu que c’est un métier qui ne s’apprend pas à l’école. Qu’il faut une formation spécifique pour devenir ce « docteur généraliste du logement ».
Est-ce que j’en serais capable ? De devenir diagnostiqueuse ? J’ai vu une publicité sur le salon de la franchise, plus qu’un salon, des rencontres à vivre ! Des rencontres, la possibilité de changer de vie !
On y va ?
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