L’éco-PTZ, l’arlésienne de la rénovation énergétique

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Trop chère la rénovation? Insuffisantes les aides ? Pour combler le gap et éponger l’encombrant reste à charge des ménages, le ministre en charge du Logement, Olivier Klein, a dégainé, jeudi sur RTL, un nouveau PTZ. La recette miracle a tout de même un goût de déjà vu, puisque cet éco-prêt existe depuis un sacré bout de temps.

Imaginez, c’est le Grenelle de l’environnement qui avait placé l’éco-PTZ sur orbite. Autant dire la préhistoire de la rénovation énergétique. Plus d’une décennie plus tard, le prêt aidé affiche un bilan plutôt terne. Très peu usité durant dix ans, il faut attendre 2021 pour observer un léger frémissement: 61.034 prêts accordés cette année-là, un record, +44,9% par rapport à 2020, +72% par rapport à 2019, grâce à la prise en compte des mono actions. Disons-le, l’éco-PTZ n’a jamais vraiment fait recette: trop compliqué à mettre en œuvre, un processus administratif fastidieux, pas forcément très lucratif pour les banques, bref pour l’obtenir, c’est souvent le parcours du combattant.

Et ce n’est pourtant pas faute de l’avoir revu et corrigé au cours de la décennie écoulée. C’est simple, chaque loi de finance -ou presque- a essayé de rendre le dispositif un peu plus séduisant: une enveloppe plus importante, davantage de travaux aidés, une déclinaison pour les copros, la possibilité de l’utiliser pour une seule action de rénovation, la disparition du plafond de ressources, le retour d’un plafond de ressources, et puis non finalement, on l’enlève… Une chatte n’y retrouverait pas ses petits, le dispositif a subi tellement de liftings qu’on a parfois du mal à savoir à quoi il ressemble désormais.

L’éco-PTZ recyclé

D’ailleurs même le ministre lui-même semble s’emmêler les pinceaux. Comment inciter les Français à rénover leur logement? Comment résoudre la délicate question du reste à charge une fois les primes de l’État déduites? Une idée? Tiens, si on mettait en place un éco-PTZ? Jeudi dernier, sur RTL, Olivier Klein annonçait un prêt à taux zéro tout beau tout neuf; une nouveauté qui n’en est pas vraiment une puisque la possibilité de cumuler MaPrimeRénov’ et l’éco PTZ existe déjà. Une énième version de l’éco-PTZ en vigueur depuis le 1er juillet 2022 permet de financer son reste à charge grâce au prêt aidé. Petite nuance, le ministre évoque un plafond 30.000 euros, quand la version 2022 avait justement porté le plafond de 30.000 à 50.000 euros dans le cadre d’une rénovation globale

Sur RTL, le ministre promet aussi davantage de fluidité dans l’octroi de cet éco-PTZ. Alléluia. Trop de paperasse, trop d’administratif, le prêt aidé a essuyé bien des critiques du genre depuis sa naissance en 2009. Mais là aussi, l’annonce du ministre a un goût de déjà vu. Un décret publié fin mars et entré en vigueur au 1er juillet, simplifie déjà la démarche: plus besoin de constituer un dossier auprès de sa banque, la décision d’octroi de la prime de transition énergétique (la fameuse MaPrimeRénov’) est censée suffir. Avec tout ça, l’éco-PTZ devrait devenir un jeu d’enfants et plus personne ne devrait s’emmêler les pinceaux.

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