La crise sanitaire impacte considérablement le monde du logement. Le projet « Part-Time Parisiens » s’intéresse à cette problématique et propose une solution : le logement partiel ou partagé.
Un chiffre. Avec le télétravail, deux actifs sur cinq sont amenés à travailler depuis chez eux. Ce qui a pour conséquence de devoir adapter leur logement à ce mode de vie. De nouveaux critères sont entrés en compte et les Français sont de plus en plus exigeants quant à leur logement, selon les études récentes.
Ce n’est pas Antoine Maître, co-fondateur de l’agence Majma qui vous dira le contraire. L’agence a répondu à un appel d’offre du réseau Faire, pour cogiter au logement partagé ou partiel, avec des partenaires comme le Pavillon de l’Arsenal, la Ville de Paris ou encore EDF.
« La question qu’il faut se poser, c’est comment concilier les envies et le pouvoir d’achat. La crise sanitaire amène à réfléchir différemment pour prendre en compte les problématiques qui ont surgi. »
« Il existe aujourd’hui, 118.000 personnes qui travaillent à Paris et qui vivent en dehors de l’Ile-de-France. » « A ne pas confondre avec l’exode rural », insiste l’architecte.
Libérer le marché du logement
Comment libérer le logement ? Majma propose d’offrir des alternatives aux logements dits « temporaires ». « Un exemple, une personne se déplace pour deux jours à Paris pour travailler, où peut-elle se loger ? On connaît tous les hôtels ou les logements meublés comme Airbnb, mais elle se rendra compte que ce n’est pas une solution pérenne », explique Antoine Maître.
Dans un souci de places disponibles, le projet vise à recycler les logements existants en optimisant les ressources locatives mal exploitées comme les pied-à-terre, les résidences secondaires, etc.
Un nouveau type de bail d’habitation est avancé par l’agence. L’idée n’est pas de promouvoir la colocation sur une longue durée, mais plutôt de partager un espace, avec un loyer divisé en fonction du temps d’occupation. Pour l’instant, ce système est encore à l’étude chez les juristes, mais sa mise en place pourrait changer la perspective de la location.
L’expérimentation du projet est en cours dans la capitale, un bon terrain de jeu dans une ville où l’on manque cruellement de logements. Pour Antoine Maître, les ambitions sont d’étendre le projet. Au niveau national, en instaurant ce type de logement à d’autres villes comme Nantes, Lille, Nice ou encore Strasbourg. Mais aussi, « élargir la cible » en ne s’occupant plus seulement des appartements.
Que faire des « passoires énergétiques » ?
La loi Climat et résilience, avec des centaines de milliers de passoires énergétiques qui risque demain d’être privées de location, pourrait-elle contrarier le projet ? A l’instar de professionnels de l’immobilier, on peut craindre en effet une restriction de l’offre locative. Notre interlocuteur reconnaît ne « pas avoir vraiment réfléchi » à ce problème. Pour lui, « malgré les volontés du gouvernement, il sera impossible de mettre en place de telles mesures, il n’y a pas assez de logement, on le voit au quotidien (…) c’est encore loin pour penser à ça ».
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