C’est un sujet plutôt discret au cours de cette pré-campagne. Pourtant, selon un récent sondage réalisé par Les Maisons de Marianne et OpinionWay, trois Français sur quatre estiment que le vieillissement et l’adaptabilité du logement représentent un enjeu majeur dans la campagne présidentielle.
Sans doute parce que nous sommes tous concernés. A la fin de la décennie, les plus de 65 ans pèseront plus d’un quart de la population (contre 20% aujourd’hui) et la tranche des 75-84 ans aura carrément explosé passant de 4 à 6 millions de seniors. Et si on regarde un plus loin encore, à horizon 2060, un Français sur trois aura plus de 60 ans.
Autant dire que le logement aura besoin (aussi) d’être adapté. D’autant que le maintien à domicile apparaît à la fois une nécessité face au manque d’hébergement spécialisé, et une demande très forte exprimée par les seniors qui souhaitent vieillir chez eux. Le chantier est cependant colossal. “Seuls 6% des logements sont actuellement adaptés à la perte d’autonomie”, explique Éric Vialatel, président des Maisons de Marianne. Selon l’enquête, 92% des personnes interrogées estiment ainsi que la perte d’autonomie crée des inégalités en matière d’accès au logement.
On est loin, très loin, du compte. Dès 2022, le gouvernement compte d’ailleurs sur son nouveau dispositif MaPrimeAdapt’ pour accélérer cette transformation de l’habitat et doper les travaux d’adaptation du logement. Objectif affiché: passer de moins de 100.000 travaux d’adaptation par an, à 300.000, voire 400.000 dans l’avenir.
Car les pouvoirs publics sont plutôt mal jugés sur cette question. Toujours selon l’enquête, 77% des personnes interrogées estiment que la perte d’autonomie doit d’abord être prise en charge par la collectivité, mais seulement 44% estiment que le sujet de l’adaptation sur l’habitat est aussi correctement traité par les pouvoirs publics et les collectivités territoriales.
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