Nouveau coup de pouce à la rénovation énergétique. Pour doper les rénovations d’ampleur, le gouvernement revoit les règles d’écrêtement, ce qui revient à réduire mécaniquement le reste à charge des ménages. Un premier décret poussé en urgence s’adresse aux ménages aisés et intermédiaires. Un deuxième texte est attendu prochainement pour les ménages modestes.
Entre la fameuse MaPrimeRénov’, les certificats d’économies d’énergie (CEE), les aides locales des communes, des intercommunalités ou des régions, bout à bout, toutes ces subventions peuvent sacrément alléger la facture des ménages. Sauf que des règles d’écrêtement s’appliquent selon les revenus. Résultats, un propriétaire peut parfois se voir privé de plusieurs milliers d’euros d’aides, tout simplement parce qu’il dépasse le plafond.
Par exemple, un ménage aisé ne peut aujourd’hui espérer glaner des subventions supérieures à 40% du montant des travaux. Concrètement, si le chantier lui coûte 50.000 euros, il devra au minimum sortir 30.000 euros de sa poche. Idem pour les ménages intermédiaires dont les subventions ne peuvent dépasser 60% des travaux. Quand on sait qu’une rénovation globale peut rapidement se chiffrer à plusieurs dizaines de milliers d’euros, ce reste à charge se révèle souvent rédhibitoire. Y compris pour les ménages les plus fortunés.
Le gouvernement revoit donc les règles d’écrêtement pour les parcours accompagnés MaPrimeRénov’ qui visent à une rénovation globale du logement. Le premier décret publié mardi relève les seuils de 60 à 80% pour les ménages aux ressources intermédiaires, et de 40 à 60% pour les ménages aux ressources supérieures. En clair, à partir du 1er janvier 2025, un ménage intermédiaire pourra se faire financer jusque 80% de sa rénovation et un ménage aisé jusque 60%.
Rebooster la rénovation
Et pour les autres ménages? Pour les revenus très modestes, rien ne change. On peut difficilement faire mieux puisque le coût de la rénovation pouvait déjà être couvert à 100% grâce au cumul des aides. Pour les ménages modestes, il faudra encore patienter quelques semaines. Un deuxième décret est annoncé pour revoir le taux d’écrêtement. Pour ces ménages dit “modestes”, il avait d’abord été évoqué une prise en charge totale des travaux, comme pour les foyers très modestes, a priori cette prise en charge devrait être “limitée” à 90 % (contre 80% actuellement).
Mécaniquement, cette réforme en vigueur dès 2025 doit inciter les collectivité locales à se montrer encore plus généreuses. Aujourd’hui, certaines collectivités ont en effet tendance à freiner leurs aides en raison du taux d’écrêtement: pourquoi distribuer des grosses subventions qui ont toutes les chances d’être écrêtées? En desserrant les taux d’écrêtement, sans toucher aux montants accordés par MaPrimeRénov’, le gouvernement laisse une marge de manœuvre aux collectivités pour encourager la rénovation dans leurs territoires.
En réduisant le reste à charge de tous les ménages, et pas seulement des foyers les plus modestes, le gouvernement entend aussi redonner de l’oxygène à la rénovation énergétique, et à la filière du bâtiment. Le début d’année avait effectivement montré un net ralentissement des rénovations énergétiques avec une baisse drastique des PrimeRénov’ accordées sur les premiers mois. Au point que le gouvernement avait déjà revu sa copie, mi-mai, en autorisant le financement de travaux mono-gestes dans les passoires thermiques.
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