Coup d’envoi du nouvel audit énergétique au 1er janvier 2022. D’abord avec les logements classés F et G, qui devront réaliser cet audit dès la mise en vente du bien. Pas tous cependant, puisque la loi Climat et résilience circonscrit la prestation aux bâtiments à usage d’habitation avec un ou plusieurs logements, en monopropriété. Exit les logements en copropriété, donc.
Avec environ un million de transactions chaque année, combien de logements seront-ils concernés? Le ministère de la Transition écologique s’était livré à un petit calcul en début d’année. Considérant que 56% du parc français (données INSEE) est constitué de logements individuels et que 13% d’entre eux concernent des logements de classes F ou G, l’étude d’impact de la loi Climat et résilience parvient à une estimation de 73.000 maisons à traiter dès 2022. Avec un coût de l’audit estimé à 600 euros (toujours selon cette étude), le marché serait donc estimé à quelque 44 millions d’euros par an. Pour commencer, car le marché est amené à croître naturellement avec l’étiquette E (24% du parc) soumise aussi à un audit dès 2025 puis l’étiquette D (34% du parc, en 2034).
L’estimation reste à prendre cependant avec précaution. On l’a vu avec le nouveau DPE, les prévisions ne sont pas toujours infaillibles: en février, le ministère n’affirmait-il pas que le nouveau DPE n’entraînerait aucune inflation des classes F et G? No comment. Par ricochet, la brusque flambée de logements énergivores -si elle n’est pas corrigée avant- risque d’entraîner à sa suite une nette inflation des audits énergétiques obligatoires.
Un dérapage peut en cacher un autre
Autre écueil, le coût estimé -600 euros- apparaît assez faible au regard des prix du marché pour un audit énergétique pratiqué par un thermicien. Là aussi, entre les précieuses estimations officielles, et la réalité, on risque de constater un dérapage dès janvier, lorsque le vendeur devra sortir 800, 1.000 euros, voire davantage encore, pour réaliser cet audit dès la mise en vente, on le rappelle. La pilule risque d’être difficile à avaler quand il faudra expliquer au vendeur que non seulement son bien est une passoire énergétique qui sera forcément dépréciée, et qu’il doit en plus sortir de l’argent tout de suite.
Il faut sans doute s’attendre à nouveau à une levée de boucliers du côté des consommateurs. A moins que le gouvernement ne le couple avec le DPE et confie la mission au diagnostiqueur certifié, pour encourager à la fois la réactivité et la compétitivité. Oui, un seul et même opérateur pour les deux prestations peut simplifier la démarche et éviter des déplacements (et donc des coûts) supplémentaires. L’idée est forcément séduisante, mais pour le moment, le gouvernement semble avoir écarté l’opérateur certifié. Pour le moment…
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