Selon une étude réalisée en septembre par l’Ifop pour Ile-de-France-Energie auprès des copropriétaires occupants et bailleurs, les copropriétés ne semblent pas encore prêtes à passer le cap de la rénovation énergétique. Beaucoup d’entre elles doivent cependant y passer, les copropriétaires, plus particulièrement les bailleurs, souhaitent respecter les obligations, mais des freins demeurent.
Un copropriétaire sur dix seulement envisage des travaux de rénovation énergétique lors des deux prochaines années
Les copropriétés représentent aujourd’hui 63% des 1,6 million des passoires thermiques du parc locatif, soit autant de logements qui risquent de ne plus pouvoir être loués à partir de 2028, voire 2025 pour ceux étiquetés G. Malgré tout, les travaux de rénovation ne semblent, pour l’instant, pas être au programme des copropriétaires bailleurs. En effet, un sur deux “n’envisage aucune action dans les deux ans à venir pour réduire la consommation énergétique du logement qu’il loue”. Si on élargit à l’ensemble des copropriétaires (bailleurs et occupants), seulement un sur dix envisage des travaux de rénovation lors des deux prochaines années.
A défaut de rénover leur logement, comment les copropriétaires comptent-ils s’y prendre pour réduire la consommation énergétique de leur logement ? La moitié d’entre eux (51%) privilégient “les petits gestes” comme baisser le chauffage ou débrancher les appareils en veille… En somme les moins contraignants à réaliser, mais également ceux ayant le moins d’impact. Ainsi, 80% des copropriétaires n’envisagent pas de rénovation globale, moyen pourtant le plus efficace pour éradiquer une passoire énergétique et réduire sa facture.
Des travaux énergétiques trop couteux pour 52% des copropriétaires
Pourquoi donc les copropriétaires sont-ils aussi frileux vis-à-vis de la rénovation énergétique ? Si les syndics ne jouent, il est vrai, peut-être pas complètement leur rôle (un tiers seulement des copropriétaires ont déjà été sensibilisés à la rénovation globale par le syndic de leur immeuble) le principal frein est à rechercher ailleurs. Sans surprise, le coût de la rénovation les effraie : 52% d’entre eux estiment que des travaux énergétiques leur coûteraient trop cher. D’autres estiment également que se lancer dans un projet s’avérerait trop compliqué (29%).
Pour chasser ces craintes et convaincre les copropriétaires de passer le cap de la rénovation, l’enquête évoque plusieurs solutions. La plus plébiscitée par les sondés se trouve être l’aide apportée lors du projet de rénovation : si des solutions et des accompagnements plus simples étaient mis en place, cela inciterait 74% d’entre eux à réaliser les investissements nécessaires à la rénovation. Au niveau du financement du projet justement, « des prêts à taux bas sur une durée longue qui permettrait de minimiser les mensualités » pourraient également se montrer assez dissuasifs chez 65% des copropriétaires. Enfin, la crainte de voir la valeur de son bien baisser pourrait, elle, inciter 72% des copropriétaires à prendre le chemin de la rénovation.
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