Lundi 6 décembre, un immeuble s’effondre à Sanary-sur-Mer, ce qui pose une fois de plus la question de la fiabilité de nos bâtiments. C’est un exemple, mais on pourrait aussi citer Marseille en 2018, Bordeaux en juin 2021, Vannes en novembre… Pour Dominique Boussuge, spécialiste en pathologie des bâtiments, c’est le combat d’une vie face aux pouvoirs publics.
Le béton en fin de vie
Contrairement à une idée reçue, le risque d’effondrement ne concerne pas seulement les anciennes bâtisses. Deuxième moitié du XXe siècle, la France sort de la Seconde Guerre mondiale, il est temps de reconstruire. On utilisera principalement du béton. La ville du Havre est un parfait exemple de ce modèle. L’objectif ? Une détérioration plus lente que les autres dans le temps. On estime pourtant que la durée de vie des bâtiments en béton serait de 70 à 100 ans.
Avec le temps et les éléments, on voit cependant que le béton a aussi ses limites. Le matériau s’entretient, alors sans suivi et sans réparation, les bâtiments se dégradent plus vite. Malheureusement, aucune mesure n’est prise pour protéger ces structures, de même pour les diagnostics qui restent insuffisants. Alors avec l’instabilité de l’ouvrage, le manque d’entretien, certains menacent parfois de s’effondrer.
Un bâtiment ne s’affaisse pas du jour au lendemain. Des fissures, des déformations, les signaux d’alerte ne manquent pas pour qui sait y prêter attention. Si la réglementation a multiplié les obligations de diagnostics, « le diagnostic structurel n’existe toujours pas », regrette Dominique Boussuge, présidente de l’Institut international des experts. Depuis une vingtaine d’années, cette experte reconnue se bat auprès des gouvernements successifs et plaide en faveur d’un diagnostic structurel. En vain. Ses nombreuses sollicitations restent souvent lettres mortes, « le nombre de bâtiments qui s’effondrent ne cesse d’augmenter, cette situation est alarmante ».
Un diagnostic pour 2022
L’expression dit que l’on jamais mieux servi que par soi-même non ? Dominique Boussuge a décidé de prendre les choses en main. Un guide sortira en début d’année pour « établir un diagnostic qui prendra en compte tous les paramètres et évitera, entre autres, que d’autres bâtiments s’effondrent ». Seront observés plusieurs points afin de réaliser un diagnostic complet du bâtiment. Le label SOC (Structure d’origine contrôlée) s’adressera à tous les professionnels de l’immobilier qui le souhaitent. Si le syndicat de copropriété signale le moindre problème, l’intervention d’un expert sera immédiate pour « arrêter des périls éminents ».
En effet, avec les années, elle fait partie des lanceurs d’alerte reconnus qui préviennent des risques et luttent au quotidien. « Ce n’est pas forcément la faute des syndicats, ni des habitants mais c’est plus un problème d’information (…) Les gens sont mal informés, ne savent pas ou ne prennent pas conscience de l’importance du sujet. »
Même constat pour les balcons. Après tant d’années de combat, le diagnostic structurel permettra-t-il d’éviter ces effondrements ?
Bonjour,
Je viens de prendre connaissance de votre article au combien intéressant.
Je suis dans le secteur de immobilier dans le sud ouest proche de Castres.
J’approuve la nécessité du diagnostic structure et souhaiterais pouvoir participer activement à sa mise en place.
Comment puis je apporter ma pierre à cet ouvrage titanesque et participer à ce combat national ?
J DELARUE