Ce n’est pourtant pas faute d’en parler. Malgré l’abondante publicité dont il jouit depuis deux ans, le DPE reste méconnu. A quelques pour cent près, selon les enquêtes à répétition, la moitié des Français ignore l’étiquette énergétique de leur logement. Et ce n’est pas forcément une question de statut ou d’âge.
Les locataires sont-ils davantage sensibilisés à la performance énergétique de leur bien ? Après tout, c’est dans leur intérêt. Habiter une passoire classée F et G, c’est forcément des factures plus élevées, mais aussi depuis 2022, la promesse d’un loyer reste gelé quelle que soit l’inflation. C’est encore l’assurance de voir sa facture énergétique baisser dans les prochaines années puisque le bailleur devra réaliser des travaux de rénovation pour continuer à louer. Curieusement non, les locataires restent souvent ignorant de la performance énergétique, si l’on en croit l’enquête menée par OpinionWays pour le compte de Promee, spécialiste de la rénovation énergétique.
Le sondage montre que la moitié des Français ignore l’étiquette énergétique de leur bien. Pas de surprise, on le savait déjà, Promee n’est pas le premier à le remarquer. Cette méconnaissance s’observe chez les propriétaires, et davantage encore chez les locataires : 56% des locataires, et même 72% dans le parc social (!), n’ont aucune idée de la performance énergétique de leur bien.
Cette méconnaissance a aussi tendance à croître avec l’âge. Si 60% des jeunes (18-24 ans) disent connaître leur étiquette énergétique, ils ne sont plus que 38% chez les seniors (+ 65 ans). Forcément, comment peut-on se soigner si on n’a pas conscience d’être malade ? Parmi les 51% de Français qui méconnaissent la classe DPE de leur logement, 57% n’envisagent pas de travaux.
Six Français sur dix veulent un accompagnement
En même temps qu’un frein à la rénovation, on pourra y voir un sérieux paradoxe. Car si Monsieur Tout-le-Monde ne connaît pas toujours la performance énergétique du logement, en revanche, il la ressent. L’hiver, presque la moitié de personnes (45%) disent ressentir le froid chez eux, « souvent » ou « de temps en temps », malgré le chauffage. Cet inconfort est aussi de plus en plus présent durant la belle saison avec presque deux tiers des sondés qui reconnaissent désormais souffrir de la chaleur dans leur logement « souvent » ou de « temps en temps ». Presque huit locataires (78%) sur dix dans le parc social !
L’hiver, la solution passe souvent par la sobriété : un Français sur deux (48%) a ainsi baissé son chauffage à 19°C. Mais pour réaliser des économies, certains n’hésitent pas à prendre des mesures plus radicales quitte à se priver de chauffage dans certaines pièces (26%) voire à éteindre carrément la chaudière/le chauffage (7%).
Les Français ont beau ne pas toujours connaître leur étiquette DPE, ils ont quand même une petite idée de la performance énergétique de leur bien. Cet inconfort croissante combiné à la flambée des tarifs de l’énergie pousse donc, logiquement, la rénovation pour lutter contre le froid ou la canicule. 58% des Français (68% chez les locataires) estiment nécessaire de rénover leur logement : c’est sept points de plus qu’en 2022 !
Rénover, rénover, mais encore faut-il en avoir la capacité. Le frein est d’abord financier pour 43% des personnes interrogées : avec un budget moyen disponible inférieur à 4.000 euros hors aides, on est loin, très loin, du compte. Ce n’est pas le seul frein. Une fois encore, la complexité des aides est mise en avant puisque quasiment six Français sur dix ne connaissent pas les aides et expriment le besoin d’un accompagnement.
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