Gilles Frémont préside l’Association nationale des gestionnaires de copropriété (ANGC). Véritable Monsieur Copropriété du secteur de l’immobilier, il tient un discours peu entendu jusqu’à présent : “il faut privilégier l’épargne aux subventions”.
Oui, la rénovation des copropriétés est un véritable casse-tête, et le calendrier voulu par Climat et résilience est sans doute trop ambitieux par rapport au temps de décision nécessaire à la copro rythmée par des AG annuelles. Mais sur la question du financement, on se trompe à tout vouloir faire reposer sur les subsides de l’État. Gilles Frémont souhaite que les copropriétaires fassent aussi le choix de la rénovation du bien commun avec leurs propres moyens.
L’épargne, le maître-mot, est la solution pour sortir de l’impasse dans laquelle se trouvent les copropriétés. “Vous imaginez si chaque copropriétaire décide d’épargner tous les mois? On peut récolter une certaine somme, après, c’est une question choix de vie.” Le président de l’ANGC va encore plus loin que l’incitation et parle d’obligation d’épargne. La solution bancaire n’est pas non plus une solution miracle, le “le mur de l’argent” pourra être contourné avec des copropriétaires engagés pour leur patrimoine commun.
“La clé pour financer ces montagnes de travaux est dans l’épargne”
Gilles Frémont propose de revoir le fonds de travaux, aujourd’hui trop faible pour envisager une rénovation. “4.500 euros en moyenne, c’est ridicule!” “Il faudrait obliger les copropriétaires à réaliser une vraie épargne et à l’utiliser pour de véritables travaux.” Des travaux qui serviraient réellement l’amélioration énergétique et qui ne seraient pas un simple coup de pinceau dans les parties communes, par exemple.
On peut légitiment se demander si cela ne va pas mettre en difficulté les copropriétaires déjà confrontés parfois, à des difficultés dans la gestion des travaux, les factures impayées, le paiement des charges… “Cette obligation ne va pas les mettre en difficulté, rajouter 30 euros par mois sera salvateur pour eux.”
“La clé pour financer ces montagnes de travaux est dans l’épargne”, et c’est une erreur “de laisser croire aux copropriétaires que la solution viendra de l’État ou du prêt bancaire”.
Mais reste toujours cette question de calendrier. Le temps de l’immobilier n’est pas le temps de la politique qui répond parfois à d’autres intérêts et/ou aux injonctions européennes, tellement éloignés de “la vraie vie des propriétaires”.
Bonne écoute !
MAJ: 27/02/2023 à 16h45.
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