La sobriété choisie plutôt que la sobriété subie

Les Français ont été disciplinés. Ils ont entendu les appels gouvernementaux à la sobriété énergétique réduisant leur consommation. Mais cette sobriété est aussi souvent subie. Deuxième épisode de notre série de podcasts avec Fabrice Bonnifet, directeur du développement durable du groupe Bouygues et administrateur du Shift Project, qui nous parle de « sobriété choisie ».

Rénover, mais aussi changer.

Car on aura beau ajouter encore et encore des centimètres d’isolation, et disposer des moyens de chauffage hyper performants, on n’y arrivera pas si on ne change pas nos comportements. Depuis un an, dopée par la crise énergétique, cette notion de « sobriété » a beaucoup progressé. Mais Fabrice Bonnifet distingue « la sobriété énergétique subie », « la sobriété énergétique punitive» pour ceux, de plus en plus nombreux, qui n’ont pas d’autre choix de baisser leur chauffage parce qu’ils n’ont pas les moyens de payer leur facture.

L’effort doit cependant être collectif. Question de « responsabilité sociale ». « C’est inadmissible d’avoir aujourd’hui des logements à 24 ou à 25 ° C. » Bien sûr, Fabrice Bonnifet n’imagine pas de police du chauffage qui débarquerait dans les logements pour s’assurer que le mercure ne dépasse pas les 19°C ou que les occupants ne prennent pas des bains tous les jours. La transition énergétique passe aussi par la sensibilisation, l’éducation. « J’espère que la prise de conscience du fait des événements extrêmes que nous subissons, va continuer à s’opérer pour favoriser cette sobriété choisie. »

Cette sobriété énergétique ne se limite pas au chauffage.

C’est tout notre mode de consommation qui est à revoir. Ne pas changer de téléphone sans cesse, limiter ses déplacements en avion, privilégier les circulations douces… Fabrice Bonnifet ne veut pas apparaitre comme « un donneur de leçons », il évoque plutôt des « gestes barrière climatiques » qui relèvent de « notre responsabilité collective ».

Bonne écoute!

Retrouvez le précédent podcast avec Fabrice Bonnifet : Revaloriser les métiers du bâtiment, un autre enjeu de la rénovation.