La Fnaim, l’Unis et Plurience, les trois puissantes fédérations de l’immobilier se sont mobilisées pour que le logement pèse un peu plus dans cette élection présidentielle et pour que la rénovation énergétique devienne, enfin, un sujet majeur. Entretien avec Bénédicte Rouault, cheffe de cabinet du président de la Fnaim.
Le constat est alarmant. « Nous risquons d’avoir une crise sociale du logement, les enjeux de la rénovation énergétiques sont incontournables », explique la cheffe de cabinet. En cause ? Le calendrier énergétique de la loi Climat et résilience, voté par le parlement, calendrier jugé « irréaliste et intenable ». Car le nombre exact de logements à rénover reste encore un mystère : « les résultats du nouveau DPE tardent, mais nous sommes très loin des 4,5 millions de passoires énergétiques ».
Priorité aux logements en F et G
Avec un tel volume de logements énergivores, le timing apparaît trop court. Bénédicte Rouault suggère de se concentrer d’abord sur les pires passoires, celles classées en F et G, avant de songer aux logements en E. « On doit attaquer de front les logements énergivores, la priorité climatique est là. »
Pas d’autre choix, selon la Fnaim, pour réussir la rénovation. « Un calendrier à court terme sans avoir les dispositifs financiers suffisant représente un vrai risque d’autant que nous sommes confrontés à une inflation des coûts de matériaux. Dernier point, si tout le monde décide de rénover au même moment, la filière BTP ne pourra pas suivre. »
Bénédicte Rouault souhaite ainsi un alignement sur le projet européen actuellement discuté dans le cadre de la directive sur la performance énergétique des bâtiments : éradication au 1ᵉʳ janvier 2030 des logements en G, puis au 1ᵉʳ janvier 2033 des logements en F dans le résidentiel. « L’Europe a une vision d’ensemble et considère que les Etats doivent d’abord mettre en place les dispositifs d’accompagnement, de formation… »
Certes, les aides MaPrimeRénov’ ont été démultipliées en l’espace d’un an. Mais à l’instar du dernier rapport de la Cour des comptes, la Fnaim relativise quelque peu ce succès : un geste de rénovation ne garantit pas forcément un saut de classe énergétique pour les logements bénéficiaires de la prime de transition énergétique. « On ne doit pas confondre 700.000 gestes de MaPrimeRénov’ et 700.000 logements rénovés.”
La Fnaim, Plurience et l’Unis veulent donc imposer les problématiques au menu du prochain quinquennat.« Nous voulons être dans l’agenda du nouveau président élu. » « Tout le monde sait que nous sommes en retard et il y a une vraie prise de conscience.»
Bonne écoute
2 Rétroliens / Pings