Dans Climat et résilience, il y avait aussi… résilience. La bataille contre le réchauffement climatique ne se gagnera pas seulement à coups de PrimeRénov’ et de pompes à chaleur, il va falloir aussi accepter le risque climatique. La Caisse centrale de réassurance (CCR) dote les pouvoirs publics d’un nouvel outil, un observatoire de l’assurabilité pour veiller au maintien d’une couverture sur l’ensemble du territoire.
Inondations, sécheresses à répétition, mouvements de terrain… Les assureurs ont tiré la sonnette d’alarme depuis des années, le réchauffement climatique implique une hausse vertigineuse de la sinistralité : le coût des dommages liés au climat pourrait augmenter de l’ordre de 50% à horizon 2050 et fait peser une sérieuse menace sur le système CatNat.
Les Français en ont pris conscience. Selon une étude Elabe commandée par la CCR (Caisse centrale de réassurance), presque trois quarts des Français (72%) jugent que le risque de dommages liés aux catastrophes naturelles est de plus en plus fort, et deux tiers (65%) ont conscience que le système d’assurance est confronté à un défi économique pour maintenir l’assurabilité. 48% des personnes interrogées (+15% depuis 2023) estiment d’ailleurs que le monde de demain ne sera plus assurable.
Tous les territoires ne seront cependant pas logés à la même enseigne, certains apparaissent bien plus exposés que d’autres. Au point que Madame et Monsieur Tout-le-Monde pourraient avoir du mal à assurer leur maison.
La crainte des zones blanches
Les pouvoirs publics veulent éviter les zones blanches. A la demande du gouvernement, la Caisse centrale de réassurance annonce le déploiement d’un observatoire de l’assurabilité en France. « Celui-ci a pour vocation de contribuer à maintenir à terme une offre d’assurance solidaire et mutualisée dans les territoires métropolitains et ultramarins, alors que les catastrophes naturelles (CatNat) sont de plus en plus fréquentes et intenses », résume la CCH. En clair, il s’agit de veiller que les assureurs jouent bien le jeu de la mutualisation du risque, partout sur le territoire et quel que soit le risque.
Réuni pour la première fois ce 17 octobre, l’Observatoire doit remettre un premier rapport dès 2025. Il tentera ainsi de « mesurer les excès de concentration de l’offre assurantielle dans les zones à risque » explique la CCR dans son communiqué.
Cet observatoire répond également à un souhait du rapport Langreney remis au gouvernement au printemps dernier. Pour préserver le régime de catastrophe naturelle menacé par le réchauffement climatique, ce rapport égrenait une série de mesures, dont une hausse substantielle de la prime « Cat nat » de 12% à 20% dès 2025.
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