Une récente note du Cofrac soulève quelques interrogations. Le document est d’abord dédié à l’analyse des enrobés routiers, mais il rappelle, au passage, que les enduits ne peuvent être traités comme un simple matériau ou produit manufacturé, et doivent faire l’objet d’une analyse spécifique.
La règle a changé. Avant d’envoyer son échantillon à son laboratoire préféré, l’opérateur doit s’assurer que celui-ci dispose de la bonne accréditation. C’est l’arrêté du 1er octobre 2019 qui le dit, avec désormais trois portées d’accréditations distinctes. Pour l’amiante naturel ou pour un matériau/produit manufacturé où l’amiante aura volontairement été glissé, pas de problème en général. Le souci se pose plutôt pour les matériaux et produits manufacturés où de l’amiante naturel peut se retrouver de façon insidieuse. L’arrêté fournit juste quelques exemples comme les enrobés routiers, mais cette liste n’a cependant rien d’exhaustif.
Jusqu’à présent, les enduits étaient souvent (pour ne pas dire toujours) analysés comme des matériaux ou produits manufacturés. Mais la note du Cofrac transmise aux laboratoires le 30 novembre, rappelle que les enduits peuvent aussi compter une charge minérale et donc contenir de l’amiante naturel. En clair, l’analyse ne serait plus du tout la même. Est-ce qu’on parle de tous les enduits ou uniquement d’un type d’enduit en particulier? Le document ne le précise pas.
Si on applique la note à la lettre, la tâche des opérateurs amiante risque donc de s’en trouver singulièrement compliquée, même pour un simple constat vente ou un DTA. D’autant qu’une note de la Direction générale de la santé (DGS), sortie en octobre, attirait déjà l’attention sur les enduits : derrière un enduit lisse, se cache peut-être un enduit projeté lissé, à repérer, donc, dans le cadre d’un repérage liste B.
Si on récapitule, la note de la DGS suggérait plus de prélèvements d’enduits, le Cofrac demande de recourir désormais à des analyses (beaucoup) plus chères. Autant dire que sur le terrain, en particulier en cas de vente, la pilule risque d’être difficile à faire avaler à un client déjà peu enclin à réaliser des analyses. En pratique, cette nouvelle consigne semble donc difficilement applicable à moins de voir le coût d’un simple constat vente ou DTA littéralement exploser.
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