Un bon DPE permet de vendre plus cher et plus vite

Dix mois que la réforme du DPE est entrée en vigueur et la fameuse étiquette énergétique semble prendre toujours un peu plus de poids encore. Selon une récente étude de SeLoger/MeilleursAgents, un logement avec une classe énergétique favorable se vend à la fois plus vite et plus cher.

Qu’une étiquette F ou G vienne déprécier la valeur du bien n’a rien d’étonnant. Voilà des années, que les Notaires de France ont montré l’influence du DPE et de l’étiquette énergétique sur le prix de vente. L’enquête de SeLoger/MeilleursAgents confirme donc la tendance. À caractéristiques équivalentes (surface, emplacement…), une passoire énergétique subit une logique décote.

Après avoir épluché un million d’annonces, les auteurs de l’étude estiment cette décote à -13% pour un appartement, -17% pour une maison, par rapport à un même bien classé A et B. Avec, forcément, de sérieuses disparités selon les régions, selon les marchés plus ou moins tendus. Exemple à Paris, où SeLoger/MeilleursAgents remarquent qu’une passoire F ou G “se vend 1,1% plus cher qu’un logement classé C, D ou E”. Une petite incongruité qui s’explique parce que l’immobilier de prestige est aussi souvent le plus ancien: il est rare de trouver un appartement haussmannien avec une étiquette énergétique verte.

Paris semble toutefois faire exception, car ailleurs, un logement vertueux classé A ou B bénéficie d’une réelle bonification. “A Montpellier, un appartement étiqueté A/B se vend, en moyenne 16,2% plus cher qu’un bien classé C/D/E, selon l’étude. Suivent Marseille (+14,2%), Toulouse (+13%), Strasbourg (+11,1%) et Rennes (+10,3%). La bonification s’atténue à Lyon (+6,6%), à Nantes (+6,1%), à Nice (+5,6%) et à Bordeaux (+3,8%).” Et elle devient quasi nulle à Paris ou à Lille. Autre enseignement de l’étude, un bon DPE va aussi permettre de vendre plus rapidement. Le délai moyen d’une passoire énergétique est de 88 jours contre 82 pour un bien qui jouit d’un diagnostic plus avantageux.

Pas de conclusions hâtives, mais cette énième étude montre à nouveau le poids pris par le DPE et son étiquette énergétique. Et avec les prochaines échéances comme l’interdiction d’augmenter le loyer d’une passoire énergétique dès août, ou l’interdiction de louer les logements les plus énergivores à partir de 2023, il y a fort à parier que cette étiquette ne prenne un peu de plus de valeur encore.