Après une énième charge contre le DPE, les diagnostiqueurs répondent à Hello Watt

La Chambre des diagnostiqueurs de la Fnaim monte au créneau. Le DPE se fait, encore une fois, sévèrement étriller, mais l’étude d’Hello Watt repose sur “une méthodologie erronée”.

Un coup bas. En comparant les résultats des DPE avec les consommations réelles des logements relevées grâce aux compteurs Linky (Enedis) et Gazpar (GRDF), Hello Watt était assuré du résultat. La conclusion est saignante, le “DPE est un mauvais prédicateur de la consommation d’énergie d’un logement”. La ficelle est un peu grosse, c’est un peu comme si un automobiliste allait se plaindre auprès de son constructeur parce que sa consommation n’est pas la même que celle annoncée dans la fiche technique du véhicule. Tout dépend de sa conduite, tout dépend des routes empruntées.

C’est exactement pareil pour le DPE. “Hello Watt a donc mis en opposition les consommations réelles d’énergie et les étiquettes des DPE. Or, les usages des uns et des autres concernant sa consommation varient fortement d’une personne à un autre”, explique la Chambre des diagnostiqueurs. “Cette étude tend à accréditer la thèse que le DPE n’est pas fiable afin de permettre à ceux qui ne veulent pas faire de travaux de rénovation de trouver une échappatoire. C’est purement scandaleux”, pour le président de la Chambre, Yannick Ainouche.

Le DPE reste mal compris

La fédération de diagnostiqueurs remet donc les pendules à l’heure avec un petit exercice de pédagogie pour rappeler ce qu’est le DPE: une analyse des performances du bâti et de ses équipements, qui s’affranchit -délibérément- des usages des occupants. “La méthode 3CL 2021 (…) intègre un usage standard des occupants afin d’avoir une homogénéité des étiquettes: usage standard sur le chauffage, la production d’eau chaude, etc.” Exit donc le congélateur bahut, les trois TV, le sèche-linge et tout autre équipement des ménages.

“Sans cela, le DPE aurait comme incidence par exemple :

  • d’avoir des logements bien classés, car les personnes ne disposeraient que de peu d’équipements, ou
    d’équipements très performants
    ;
  • d’avoir des logements mal classés, exemple : une famille nombreuse qui habiterait un logement et
    donc utiliserait plus les douches, les éviers, les équipements type lave-vaisselle, lave-linge…
  • d’avoir des disparités entre les occupants qui chauffent à 21 ou 23°C, tandis que d’autres chauffent à
    19°C, ou que d’autres ne chauffent qu’une partie de leurs logements…”

Autant dire que le DPE ne servirait plus à grand-chose, puisqu’il rendrait impossible la comparaison entre deux biens. “Le DPE n’est en aucun cas un « prédicateur » de la consommation d’énergie d’un logement, (…) le DPE est un indicateur qui donne une tendance de consommation, et cette tendance va être plus ou moins accentuée par l’usage du logement par ses habitants. Bien entendu une passoire énergétique reste une passoire énergétique dès lors que l’appartement ou la maison en question serait mal isolé(e), avec des fenêtres en simple vitrage… Cette étude n’a aucun sens.” conclut Yannick Ainouche.

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