Le fuel bénéficie d’un sursis, mais reste condamné. Initialement annoncée au 1er janvier 2022, l’interdiction d’installer une chaudière neuve au fuel (ou au charbon) arrivera bien au 1er juillet 2022. Le décret vient de sortir, il exige une performance environnementale minimale lorsqu’un nouvel équipement de chauffage et/ou de production d’eau chaude sanitaire est installé. Dans le neuf, comme dans l’existant.
Même s’il n’apparaît jamais dans le décret, c’est bien le fuel qui est visé avec ses 3,5 millions de ménages qui se chauffent encore grâce à lui. En fixant un niveau minimal de performance environnementale en matière d’émission de gaz à effet de serre pour les systèmes de chauffage ou de production d’eau chaude sanitaire (300 gCO2eq/KWh), ce bon vieux fuel se trouve automatiquement exclu. Trop polluant, trop d’émissions de gaz à effet de serre.
“Pourront ainsi continuer à être installés dans les bâtiments les nouveaux équipements utilisant les réseaux de chaleur, ceux alimentés par de l’électricité tels que les pompes à chaleur, y compris hybrides, de la biomasse, de l’énergie solaire ou géothermique, du gaz, ou encore des équipements alimentés avec un biocombustible liquide (tels que le biofioul) dès lors qu’ils respecteront le plafond d’émission de 300 gCO2eq/KWh PCI”, explique le ministère de la Transition écologique.
Fuel non grata
Est-ce la fin de la chaudière au fuel? Pas encore. D’abord, parce que le décret ne s’applique pas aux équipement utilisés en secours, parce qu’il autorise des dérogations, notamment en cas d’impossibilité technique, et surtout parce qu’il s’applique uniquement au remplacement de chaudière.
Rien n’empêche donc, de réparer sa chaudière au fuel, même si la question de la disponibilité des pièces risque de se poser dans les années à venir. “Les propriétaires d’équipements existants fonctionnant au fioul ou au charbon pourront continuer à les utiliser sans changement de combustible, les entretenir et les faire réparer pour maintenir leur efficacité”, rassure le ministère. Selon une enquête menée en juin 2021, près de la moitié des personnes interrogées (47%) ne souhaitait pas changer d’énergie de chauffage.
Ce n’est donc pas encore la fin du fuel, mais on s’en approche. Depuis 2019, le gouvernement a multiplié les annonces à ce sujet, et grâce aux diverses aides financières, le ministère évoque déjà “plus de 900.000 changements d’équipements de chauffage, dont près de 350.000 fonctionnant au fioul, qui ont été réalisés”.
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