La crise énergétique modifie les comportements. Avec un budget sous tension, les ménages entendent dépenser moins dans les biens de consommation pour leur logement, mais investir davantage dans les économies d’énergie, si l’on en croit une récente étude de Sofinco réalisée auprès de 6.000 foyers.
Face à une inflation comme on n’en avait pas connu en France depuis quarante ans, les ménages ont revu leurs budgets. De façon drastique, même. Sorties, vêtements, loisirs, équipements de la maison, figurent en tête des sacrifices. Plus de la moitié des Français, et parfois plus des deux tiers pour certains postes, s’y sont déjà résignés toutes CSP (catégorie socioprofessionnelle) confondues. Et la tendance devrait s’amplifier encore sur 2023, selon l’enquête réalisée par Sofinco. Dans le détail, 68,3% des personnes interrogées comptent limiter leurs dépenses en matière de sorties, 59,4% en matière de vêtements, 55,2% en matière de loisirs…
Des aides mieux connues, mais toujours complexes
Le poste énergie n’est pas épargné. La sobriété louée au plus haut niveau de l’État semble avoir gagné les Français. En 2023, six Français sur dix entendent aussi réduire leurs dépenses énergétiques. Quitte à investir dans leur logement. “Ils sont (…) conscients que l’inflation sur ce poste n’est pas finie et va se renforcer au cours des premiers mois de l’année 2023”, observent les auteurs de l’étude. Les tarifs du gaz et de l’électricité doivent en effet augmenter de 15% à compter du 1er février.
Comment consommer moins chez soi? À en croire Sofinco, les propriétaires sont désormais un peu mieux renseignés qu’ils ne l’étaient pas le passé. Plus de huit Français sur dix (81,8%) connaissent au moins une aide. Sans surprise, MaPrimeRénov’ est désormais identifiée par presque deux Français sur trois (64,6%) et le chèque énergie par 41%. En revanche, malgré plus de 15 ans d’existence, les CEE (Certificats d’économies d’énergie) restent toujours aussi obscurs: seulement 13,5% des répondants disent les connaître. Savoir que des aides existent, c’est une chose, savoir comment elles fonctionnent en est une autre. Et les Français restent un peu perdus dans la foultitude de dispositifs qui se superposent parfois : “78,1% des propriétaires qui connaissent ces aides estiment que l’assistance d’un professionnel est nécessaire pour les utiliser correctement”.
La pompe à chaleur plébiscitée
Si les Français sont un peu mieux renseignés sur les aides à la rénovation, c’est aussi parce qu’ils comptent investir pour consommer moins. 7,1% des Français songent à un nouveau mode de chauffage (60% d’entre eux, parce que leur actuel système est trop gourmand), 14,2%, un peu moins de 2 millions de ménages, souhaitent mener des travaux d’isolation. Ça aussi, c’est nouveau, la rénovation est désormais motivée par le souci d’économies. “La montée des prix de l’énergie reste une motivation majeure pour les propriétaires de maison pour refaire leur isolation. Pour les ménages qui vont se lancer dans des travaux, plus de la moitié d’entre eux le fera pour faire face à la hausse de leur facture.”
Un autre changement de comportement se lit également à travers cette enquête, les Français se tournent davantage vers les énergies renouvelables. Parmi les ménages qui envisagent de changer de mode de chauffage, 43,7% jettent leur dévolu sur une pompe à chaleur (contre 34,9% en 2022). Cette hausse se fait au détriment du gaz désormais privé d’aides (6,9 % en 2023 vs 11,5% en 2022) et surtout du chauffage bois (biomasse), grande victime de l’inflation (26,4% en 2023 vs 39,8%).
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