Maisons fissurées : les assureurs cherchent des solutions moins coûteuses et standardisées

Au Journal officiel cette semaine, un arrêté et plusieurs centaines de communes concernées en état de catastrophe naturelle. La sécheresse pèse lourd sur le régime de catastrophe naturelle. Ce n’est ni le premier arrêté du genre, ni le dernier. La facture des sinistres enregistrés en 2022 s’élève déjà à plus de 3 milliards d’euros. De quoi inquiéter les assureurs qui cherchent à promouvoir les solutions techniques pour protéger les maisons.

Les sécheresses récurrentes de 2023 feront-elles autant de dégâts qu’en 2022 ? Du côté de France Assureurs, on se garde de tout pronostic. Trop tôt encore pour donner des chiffres, et même une tendance. On manque encore de données. Les dégâts causés par les sécheresses ne se manifestent pas tout de suite. Et d’ailleurs, l’été n’est pas tout à fait fini comme en témoignent les températures record observées en septembre dans la plupart des régions.

Mais on sait que la facture sera encore lourde et qu’elle va inexorablement monter dans l’avenir. « Le coût des sinistres liés à ce phénomène est en forte augmentation», explique-t-on du côté de France assureurs, l’ex-Fédération française de l’assurance. « Il est passé de 400 millions d’euros par an en moyenne sur la période 1989-2015 à un milliard d’euros par an sur la période 2016-2020. » Record pulvérisé en 2022, avec désormais 3 milliards d’euros d’indemnisations. Montant sans cesse rajusté au gré des arrêtés catastrophes naturelles qui tombent inlassablement au JO.

Expérimentation à grande échelle

France Assureurs, la CCR (Caisse centrale de réassurance) et la Mission risques naturels lancent donc Initiative sécheresse pour explorer différents remèdes. « Aujourd’hui des solutions existent, mais elles ne sont pas forcément standardisées », explique-t-on chez France Assureurs. Objectif ? « Évaluer dans le temps les solutions de prévention et de réparation des maisons individuelles. »

L’initiative ambitionne donc de trouver des solutions à la fois moins coûteuses et standardisées. Des solutions qui soient efficaces et évitent qu’une nouvelle sécheresse ne provoque de nouveaux dégâts au bâti. Le projet concerne aussi bien des maisons sinistrées que des maisons épargnées jusqu’à présent, mais exposées au risque RGA.

Pour mener cette initiative, 300 maisons triées sur le volet ont été retenues à travers l’hexagone. « Avec des assurés volontaires, il s’agit de mettre en œuvre de solutions de prévention et des solutions de protection additionnelles aux méthodes de réparation préconisées par les experts dont les effets et l’évolution dans le temps seront analysés. »

Quatre solutions pour ce fléau

Quatre familles de solutions seront déployées. La réhydratation des sols avec l’injection d’eau à proximité des fondations en période de sécheresse. La protection des sols avec des dispositifs de confinement des fondations. Le traitement des sols à proximité des fondations et la reprise en sous-œuvre qui passe par l’installation de micro-pieux ou de longrines au niveau des fondations. Cette expérimentation à grande échelle doit durer cinq ans « avec des points d’étape annuels afin d‘identifier les mesures les plus pertinentes dans le temps pour renforcer la résilience des maisons individuelles ».

C’est pratiquement une course contre la montre. Car le triste record de 2022 ne tiendra pas longtemps à l’évidence. Les assureurs ont fait leur calcul, les sinistres liés au retrait-gonflement d’argile (RGA) qui menace « plus de la moitié des maisons individuelles en France », pourraient tripler et coûter 43 milliards d’euros d’ici 2050 avec les sécheresses à répétition.

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire